Tim Berners-Lee (l’inventeur du web) a ouvert son propre blog: « So I have a blog » est son premier post et il a reçu 455 commentaires d’un coup.
Commentaires qu’il a fermé aussitôt pour éviter de crouler sous le poids des « remerciements ». C’est qu’il est resté humble :
« I just played my part. I built on the work of others — the Internet, invented 20 years before the web, by Vint Cerf and Bob Kahn and colleagues, for example, and hypertext, a word coined by Ted Nelson for an idea of links which was already implemented in many non-networked systems. I just put these technologies together.
(…) So thanks for all the support, no need for more general ‘thank you’ comments! «
L’avalanche de commentaires me fait dire que l’on peut classer les blogueurs en 3 catégories:
A. ceux qui ont un nombre de billet inférieur au nombre de commentaire
(billets<commentaires)
B. ceux qui ont un nombre de billet sensiblement égale au nombre de commentaire
(billets=commentaires)
C. ceux qui ont un nombre de billet supérieur au nombre de commentaire
(billets>commentaires)
Tim Berners-Lee et tous les blogueurs vedettes sont sans aucun doute dans la catégorie A.
La majorité des blogueurs sont dans les catégories B ou C.
La catégorie A, visiblement, entretient des similitudes avec le forum où souvent les commentateurs se mettent à se répondre les uns les autres, particulièrement si le nombre de commentaires excède par des facteurs de 3 , 7 ou 10 le nombre de billet (pensons à Boing Boing).
La catégorie B doit être un plateau que plusieurs blogueurs recherchent afin de possèder le souffle salvateur pour continuer à entretenir la flamme.
La catégorie C est l’apanage des blogues qui n’ont pas encore trouvé leur « voie » auprès d’un public. Ou que leur « voix » n’a pas encore été ajusté pour susciter la « conversation »…
(maj: voir aussi le billet suivant sur le même thème)
ZEROSECONDE.COM (cc) 2004-2012 Martin Lessard
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Les gens ayant déjà acquis une notoriété se retrouvent dans la catégorie A sans avoir à fournir d’effort particulier, dès leur premier post. Ils sont horrifiés et ferment parfois les commentaires, si motivants pour les autres bloggeurs, des catégories B et C.
Le monde est injuste. 😀
Dans ton texte les catégories A et C sont décrites de manière identique.
Enfin, grâce à ce commentaire je viens de te faire passer dans la catégorie A pour ce billet!
Je pense qu’il faut lire :
« A. ceux qui ont un nombre de billets inférieur au nombre de commentaires
(billets B. ceux qui ont un nombre de billets sensiblement égal au nombre de commentaires
(billets = commentaires)
C. ceux qui ont un nombre de billets supérieur au nombre de commentaires
(billets > commentaires) »
Merci Laurent, j’ai corrigé mon erreur pour les signes…
Merci, Aurélien, tu m’as fait trouver une façon de passer de la catégorie C à la catégorie A 😉
Ma catégoristation n’est pas si mal quand même (même si on peut « tricher » pour faire augmenter les commentaires – mais pourquoi pas) parce qu’elle permet de voir que les blogs ne sont pas tous pareils :
-la catégorie A ressemble au média traditionnel (one-to-many) où les commentaires sont comme un courrier des lecteurs et Anonymous a raison, les gens de notoriété s’y retrouve immédiatement (et doivent fermer leurs commentaires). Martineau au Québec, le fait, mais pas Kassovitz en France. C’est peut-être une question de finalité de la prise de parole…
-la catégorie B semble être le « sweet spot » théorique du « blog en tant que conversation ».
-La catégorie C ne doit être que temporaire, j’imagine.
Imaginons Tim Berners-Lee (ou n’importe quelle figure publique notoire) ouvrant un blogue sous une autre identité. Combien de temps cela prendrait-il pour qu’il passe en catégorie A?
n’oublie-t-on pas ici que certains blogs de catégorie C n’ont pas pour but d’attirer des commentaires ? voir ne proposent même pas cette fonctionnalité ? (est-ce qu’un blog sans possibilité de commenter n’est plus un blog ?)
Madame lucifer, la fonctionnalité des commentaires ne caractérise pas formellement un blog.
Un blog est essentiellement un média d’auto-publication en tout premier lieu.
Mais qui dit publication dit communication. La communication à double sens est ce que l’on appelle la conversation.
La fonctionalité des commentaires permet de passer d’une communication sens unique à la conversation. En ce sens c’est une fonctionnalité unique au blog, mais sans lui être essentielle.
Il existe bien des blogs sans commentaire (celui de Martineau est un exemple notoire).
Les blogs de catégorie C ne sont pas fondamentalement des blogs de seconde zone. On ne cherche pas tous à attirer des commentaires, vous avez raison.
Mais si on ouvre la fonctionnalité des commentaires pour son blog, c’est que l’on accepte le principe de la conversation. Mais oui, vous avez raison, peut-être que l’on peut écrire d’une certaine façon ou sur des sujets qui n’appellent pas la conversation. Mais extérieurement, il est difficile de juger si c’est volontaire ou non.
Mais j’avais en tête ma définition d’un blog comme page web avec public…
Le critère du nombre de commentaires pour catégoriser les blogueurs me laisse perplexe. Il ressemble trop aux cotes d’écoute et de participation aux tribunes lorsqu’il s’agit d’évaluer le lectorat ou l’auditoire des médias ‘traditionnels’ pour en tirer de plus grands profits publicitaires. C’est le syndrome de Tout-le-monde-en-parle…
La qualité d’une conversation ou d’un blogue n’a rien à voir avec la quantité de gens qui y participent activement.
Bon point Jean. C’est comme une cote d’écoute. Mais je n’ai pas dit (quoi qu’une liste en ordre alphabétique le laisse sous-entendre) que A est meilleur que C. On projette toujours un peu quand on fait des catégories.
Ceci dit, je cherchais à évaluer un aspect du blog qui est celle de la « conversation’ (qui est un thème récurrent dans les théories sur la blogosphère) mais qui n’est pas la seule raison de bloguer.
Mais le lectorat est tout de même un vecteur essentiel du blog, non? (toute communcation nécessite un récepteur – mais bon il peut y avoir des cas extrêmes, mais même dans ce cas, il y a un récepteur « empirique », « théorique »…)
Les commentaires sont des signes d’une présence d’un lectorat (mais pas le seul signe, évidemment) et au fond la question est de savoir si on peut l’évaluer de façon « quantitative ».
Mais dans le prochain billet, j’évoque l’idée de Houssein qui parle d’un plateau idéal pour un ratio nombre de commentaire / grosseur du billet. Une piste intéressante…