Je vous avais déjà mentionné Kant et sa révolution copernicienne des concepts dans une note récente. Je suis tombé sur un texte (et je reviendrai sur cette notion fascinante de « tomber sur une information »), sur un texte, dis-je, qui donnait une introduction aux Problèmes et enjeux de l’évaluation de l’information sur Internet : dans l’accès au savoir, la digitalisation de l’information apporte une sorte de révolution copernicienne dans la lecture. (j’ai de la suite dans mes notes, non?).
Auparavant, avec le monde de l’imprimé il existait une certaine fixité du savoir et une mobilité des lecteurs ou des élèves :
[L]’usager, le lecteur, l’élève tournaient autour du savoir, immobile, qui était contenu dans des lieux fixes (écoles), des réserves documentaires (bibliothèques…), des ouvrages (dictionnaires…), concentré, détenu par des acteurs sociaux identifiés (enseignants)…
Alexandre Serres
Sur Internet, c’est l’inverse : le savoir tourne autour de l’élève, les textes autour du lecteur, l’information autour du consommateur. Le savoir devient mobile, en constante circulation sur les réseaux et en constante réorganisation. Le phénomène des carnets et les fils RSS le montrent bien : l’information circule !
Conséquence majeure sur l’école : elle finit de perdre son monopole déjà entamé de dépositaire unique du savoir.
Conséquence majeure pour les compagnies du savoir : la perte de contrôle sur l’image corporative (fin du monopole de transport d’information à la porte du consommateur -dépliants, publicités, images – l’usager peut faire une recherche simple pour trouver une information contredisant le message corporatif).
Les usagers sont désormais confrontés à l’éclatement des savoirs, des informations, de la connaissance, au moment même où le processus d’évaluation de la qualité reposent davantage qu’avant sur eux. (nous reviendrons sur ce thème).
Il faut former à « l’évaluation de l’information » de manière critique, y compris sur « l’évaluation de l’évaluation de l’information ». ( Voir ma note sur l’autorité )
« Toto, I’ve a feeling we’re not in Kansas anymore »
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