La calligraphie chinoise et japonaise est un art. La reproduction des idéogrammes au pinceau demande beaucoup d’intuition et de pratique pour arriver à les faire correctement. 
Le type de pression du pinceau, le mouvement du bras et du poignet et l’ordre dans lequel sont créés les traits qui forment un caractère chinois sont durs à maîtriser.
Seuls de grands maîtres arrivent à bien manier le pinceau pour reproduire les idéogrammes.
Encoder les compétences
Une université japonaise a fabriqué un robot à qui on peut enseigner les mouvements exacts pour faire de la calligraphie et il peut les reproduire à l’infini.
Le robot capture non seulement le mouvement, mais aussi la pression et les subtilités du maniement du pinceau. Le robot reprend le pinceau et arrive à faire exactement les mêmes traits que l’original.
Voir la vidéo ci-dessous:
L’intérêt, à mon avis, avec cette nouvelle technologie, c’est de permet de capturer le doigté de l’artiste et de le reproduire. C’est une façon nouvelle de créer une banque d’expertise qui serait consultable et reproductible à l’infini…
On serait en mesure de conserver des compétences tactiles sur un disque dur et d’y accéder à volonté. Par réseau même. Ce ne sont plus juste des photocopies ou des reproductions d’oeuvre, mais la copie carbone de l’oeuvre elle-même.
Exemple: je pourrais reproduire des affiches artistiques pour un show local en chinois à partir de compétences enregistrées à Shanghai. L’artisan local, tout en travaillant dans cette ville, pourrait alors offrir ses services au niveau global.
En conclusion:
Une certaine compétence manuelle serait donc possiblement en voie d’être numérisable et transférable.
Une fois la calligraphie maîtrisée, rien n’empêche que d’autres gestes (médicale, technique, etc.) soient enregistrés et restitués de la sorte.
Quel bouleversement pensez-vous que cela fera?
Un des aspects manquants est selon moi l’analyse que l’artiste fait en temps réel influençant potentiellement la qualité du tracé au moment même de la production de ce dernier ; exemple : la quantité perçue de peinture absorbée par le pinceau lors du trempage et « disponible » pour la prochaine séquence du tracé est probablement mesurée par le calligraphe. La résistance du papier lorsque le pinceau fait son tracé est probablement une autre variable « sentie » par le calligraphe qui dictera la force, la pression, la longueur d’une pause, la reprise, etc. tout ça en temps réel. On se rapproche de l’expérience, mais le clip ci-haut, quant à moi, ne représente qu’une recopie du mouvement à un temps donné.
Bon point. J’imagine que la technologie va aller en s’améliorant, mais. effectivement, ça montre quand même que certaines données (quantité de peinture et résistance du papier) ne sont pas « enregistrées » mais « données » en amont pour avoir au moins une oeuvre de qualité. Donc une forme de standardisation a priori…