On trouve de tout sur Twitter. Par exemple, la centrale de Fukushima au Japon, sur laquelle se trouvent rivés tous les yeux du monde, a un compte Twitter officiel «certifié». Il y a aussi des comptes pour suivre des météorites qui frôlent la terre ou pour suivre l’état du Pont Jacques-Cartier ou celui du Pont Champlain . On peut même y voir Mitsou faire la conversation avec ce dernier.
Aujourd’hui Twitter a 5 ans, et c’est devenu un phénomène avec à peu près 200 millions d’abonnés, soit le tiers de Facebook. Le début de la courbe exponentielle a commencé au printemps 2009. J’explique dans mon billet aujourd’hui sur le site de Radio-Canada comment la collision de trois sphères, celle des geeks, des people et des médias a donné naissance à ce nouveau «média personnel». L’étincelle a été la révolution verte de Téhéran.
Je considère que c’est à ce moment-là, en 2009, que l’écosystème médiatique a réellement mesurer l’importance des réseaux socionumériques. Les premiers signes avant-coureurs de la mutation sont apparus beaucoup plutôt (voir ma série sur le nouvel écosystème de l’information en 2008), mais la greffe a commencé à prendre lors de couverture des événements en Iran.
Les 3 points forts de Twitter
Pourquoi utiliser Twitter et non Facebook, qui fait la même chose, tout en offrant toutes sortes de services, et sans cette limite de 140 caractères? Pour trois raisons, qui plaisent aux infoboulimiques:
1- Twitter est un réseau asymétrique. Facebook demande la symétrie. Vous ne pouvez qu’être « ami » avec quelqu’un qui vous accepte en retour comme « ami ». Sauf à être en mode privée, tout le monde peut vous suivre sur Twitter. Ce qui est la définition même d’une audience pour quelqu’un de populaire
2- Twitter favorise les «liens faibles». En théorie des réseaux, les liens forts sont ceux que vous entretenez au premier degré. Comme sur Facebook. Les «liens faibles» (weak ties) sont ceux qui vous relient à d’autres groupes auxquels vous n’avez pas accès. La «viralité» est plus forte, un message peut se propager plus loin.
3- Chaque gazouillis peut être lié. On peut exactement pointer un «tweet» avec une URL et donc le citer. Contrairement à Facebook où il faut être un «ami» pour accéder à l’information…si vous arrivez à le retrouver.
Ce qui étonne c’est de voir que Twitter, dans son usage «échange et découverte d’information», recoupe ce que fait le RSS. Twitter est un fil RSS construits par des humains.
Le RSS humain
On est tenu au courant des derniers développements de son domaine ou des informations publiques. Malgré le faible ratio sens/bruits, Tweeter a une courbe d’adoption plus à pic que celui des fils web. Selon les pays industrialisés occidentaux, 10% grosso modo de la population utiliserait Twitter. Ce qui est loin de la pénétration du RSS dans le grand public, aux environs de 2%, alors que la technologie existe depuis 2 fois plus longtemps.
À lire aussi
Voir mon billet sur Triplex (Radio-Canada)
Dossier sur le phénomène Twitter (La Presse)
Twitter a cinq ans: la petite existence d’un grand concept (Le Devoir)