Quel bonheur, ce matin je reçois un courriel: «Pensez vous que la crise actuelle est plus profonde qu’une simple crise économique … et qu’elle durera plus longtemps qu’on le prétend ?». «Notre passage vers l’ère postindustrielle sera de plus en plus douloureux. Mais, cette rupture nous offre aussi une chance unique de changer notre mode de vie si nous sommes capables d’apprivoiser les mutations qui se développent. » C’est le retour de Constellation W!
Tel le phénix qui renaît de ses cendres, Constellation W, dont j’avais annoncé sa renaissance en mars 2006, puis sa mort en mai 2007, sous prétexte d’un «insuccès» selon son auteur, mais dont j’ai été prompt à refuser ce diagnostic, trouvant trop facile de quitter «à la Zidane» une carrière si prometteuse (mais Ô combien ingrate).
Non seulement le site est de retour, dans un tout nouveau emballage, mais en plus il est accompagné d’un livre : «La Société émergente du XXIe siècle» par Michel Cartier et Jon Husband (disponible ici: Québec, France).
ConstellationW est un site «dédié au développement de notre société ; un espace de réflexion citoyenne sur notre avenir collectif». Et il intègre maintenant la composante environnementale, course à la montre mondiale pour trouver une solution au fait que l’on cochonne notre seul aquarium que nous avons, la Terre: le site se consacre à la recherche « d’un autre monde possible ».
Êtes-vous prêt pour le 21e siècle de Michel Cartier sur Vimeo.
Post-scriptum: voici quelques questions que le site pose:
• Les réseaux à la Facebook chevauchent un fort courant de personnalisation qui déifie les droits individuels, y a-t-il des réseaux qui se préoccupent des droits collectifs ?
• Peut-on vraiment « communiquer » avec moins de 140 caractères ? Si, avec les techno à la Twitter, nous gagnons plus de pouvoir, de liberté et de rapidité, que perdons nous en échange ?
• Est-ce qu’Internet va continuer à être contrôlé que par un seul organisme, l’ICANN (qui relève du Département américain du Commerce), ou va-t-il éclater ?
Martin,
Intéressant, mais j’ai toujours un peu de difficulté quand on met le monde dans des petites cases. Je sais c’est pédagogique…
1) Les médias sociaux ne sont plus l’apanage des seuls digital natives (la moitié du Québec est sur Facebook)
2) Les médias sociaux ne sont pas une voie royale vers le savoir. Les digital natives, si interconnectés soient-ils, ont de graves problèmes de persévérance scolaire… Tu as vu les dernières statistiques.
3) La véritable fracture numérique ne réside pas tant entre les immigrants numériques et les digital natives (qu’on idéalise, parfois), mais entre les mieux nantis et les délaissés de la société.
Luc Jodoin
Hum, Luc, au fond, tu ne vois pas de rupture, contrairement à Cartier, c’est ça?
Il y a changement, c’est clair. Mais je n’affectionne pas les dichotomies, les raccourcis, le manichéisme de la pensée et les généralisations empiriques.
Je ne sais pas pour Cartier que j’ai peu pratiqué, mais ce que j’y trouve (dans le vidéo) procède, il me semble, d’une légère idéalisation technicienne.
Un peu agacé aussi parfois par cette quasi hantise, sans cesse ressassée, de ne pas rater le rendez-vous du xxième siècle. Idéalisation hégélienne de l’inéluctable marche de l’esprit (technicien).
Salut Martin, c’est Luc
Luc, il est vrai, très vrai, que Cartier tient mordicus a voir une « rupture » dans ce que l’on vit. C’est même vital. Il a consacré la dernière décennie a promouvoir cette idée. Et dans ca cas précis, je n’ai pas vu encore d’écho d’autres chercheurs lui emboîter le pas.