C’est J-1 avant le début de l’opération « Huis Clos sur le net » où cinq journalistes des radios publiques francophones n’auront ni télévision, ni radio, ni presse écrite, ni dépêches d’agence, mais seulement accès à l’information qui émerge de Facebook et Twitter (voir mon analyse préliminaire: IVI: Interruption Volontaire d’Information).
Leur blogue est maintenant ouvert: le premier billet, très laconique, ne révèle rien de plus. Pas de contexte, pas de liens vers une page expliquant le projet et surtout pas de « hashtag », le mot clef sur Twitter pour colliger bottom up les infos sur le projet.
Pas de contexte?
Il n’y a effectivement pas de trace de contexte explicité : le contexte sera probablement donné par les radios qui participent à l’événement. Il le sera probablement aussi par les réseaux sociaux: pour se rendre sur le site on suivra un lien, en provenance d’une autorité cognitive ou influente, où son sens sera suffisamment explicité pour qu’il donne envie de le suivre.
Le contexte est principalement implicite: il faut être au courant du projet pour découvrir et suivre le blogue (assez courant dans la blogosphère)
Un des journalistes participants, Benjamin Muller, a tweeté « il est temps que #HuisClosNet commence, car on commence à lire tout et n’importe quoi sur le net à ce sujet !!« . Je ne sais pas à quoi il fait allusion, mais s’il a déjà cette attitude, il n’est pas au bout de ses peines. S’il y a un déficit d’information, hyperlier les pages qui parlent du projet ne nuirait certainement pas. Ou les compléter non plus. Il y aurait peut-être moins de confusion et alors un tweet vers la page pourrait répondre à bien des questions…
Pas de tag?
Un certain soin a été porté à la diffusion de l’expérience à travers les médias traditionnels (rencontre de presse, interview), mais curieusement, comme aucun hashtag n’a été proposé sur le blogue, on se demande comment ils pensent pouvoir agréger les commentaires en ligne.
Une bonne pratique qui émerge lors de rassemblement qui implique une participation en ligne décentralisée est d’offrir une « hashtag » qui permet aux gens de se « retrouver » et se suivre mutuellement.
Les tags qui émergent actuellement sont #huisclos et #husclosnet. J’aime l’originalité de #8clos (très court) mais moins #huisclossurlenet (trop long). Un hashtag coordonné aurait pu éviter de perdre de nombreux caractères: comme #hcn mais il est plutôt cryptique et trop tard pour le lancer bottom-up.
Un tag parallèle : #perigord, utilisé principalement de façon ironique, comme dans « j’informe le #perigord : le tremblement de terre en Haïti est un coup de la CIA« .
Pas de liens?
Par contre, ce qui est intéressant à noter, c’est l’absence totale de lien vers les comptes Twitter ou Facebook des journalistes. Peut-être une politique internet ou une difficulté technique. Ou une volonté de ne pas « exposer » leurs journalistes?
Comme je l’ai mentionné plus tôt cette semaine, les réseaux sociaux vont plutôt devenir les observateurs et non les observés et que les journalistes vont avoir des supporters de bonne foi pour les « alimenter » en info du monde « extérieur’, modifiant considérablement l’expérience.
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Webographie
Le projet : Huis clos sur le net (les radios francophones publiques)
Les comptes Twitter @HuisClosNet/lesjournalistes
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Ma série de billets sur #huisclos (mise à jour 7 février 2010)
1- IVI: Interruption Volontaire d’Information : Décryptage. Où on repose les questions du projet (et y réponds).
2- Huis Clos J-1: Où peut-être on sent un petit flottement dans la préparation ou du moins l’annonce du projet.
3- Huis clos J+2: Où on effleure la difficile tâche de synchroniser les hiérarchies de l’actualité.
4- Huis clos : fin de parcours: Où un #boom permet de voir le travail de filtrage à l’oeuvre.
5- « Ce qu’on a découvert grâce à Huis Clos sur le Net » : Où on ne cache pas notre perplexité face à certaines « conclusions ».
Bonjour,
J’avais trouvé un hashtag qui avait l’air officiel (http://sophiebib.blogspot.com/2010/01/la-twittferme.html) car venant du site des radios : #huisClosNet ainsi qu’un compte Twitter dédié @huiCloNnet.
Cette opération montre déjà ses limites peut être parce qu’il n’a pas été envisagé comme vous le dites très bien que les réseaux sociaux deviennent les observateurs de cette opération ? Malheureusement il va être difficile de « livetwitter »…
Intéressant article. Je me permets aussi de vous signaler mon post sur le sujet (« ‘Huis clos sur le net’, une fausse bonne idée ? »), sous un angle un peu différent, à l’adresse suivante : http://bit.ly/b0LnAR
Cordialement,
Merci pour l’article !!!