Jean-Michel Salaün propose une lecture intéressante de la situation actuelle de Twitter: puisque la compagnie ne semble pas vouloir se faire racheter (la « stratégie de sortie » des compagnies web 2.0), se pourrait-il qu’il se positionne comme revendeur de valeur de liens?
« (…)Twitter ne cherche pas à être racheté, mais à vendre les informations procurées par le flot de milliards de gazouillis lancés par les 54 millions d’utilisateurs mensuels. En théorie, ce flot devrait permettre d’affiner le pagerank puisque nombre de ces messages sont en réalité des liens flottants répétés et donc facilement modélisables. Inversement, ces recommandations échappent aux moteurs et donc effritent leur efficacité. Twitter deviendrait une sorte de sous-traitant des moteurs. Reste qu’il s’agit encore une fois d’un pari, notamment sur la pérennité des accros au service.» (source)
La valeur du web en temps réel n’est pas passée inaperçue pour Google (en mai dernier Larry Page ne l’a pas caché). Ni pour les autres (le « real-time Web » est le sujet de la prochaine conférence LeWeb). JM Salaün débusque tout de même le talon d’Achille de Twitter: étant un réseau social, il est est à la merci des usages sociaux, et, comme Second Life, peut passer de l’endroit « hot » en ville à un lieu démodé (voir mon billet sur Second Life, La métaphoe du bar « in »).
Google est dans le marché du « knowledge Just-in time », Twitter serait-il viable dans un marché du « real-time web? »….
Martin,
Peut-être l’as-tu vu passer, mais je porte à ton attention ce billet de Narvic qui fait un excellent portrait de la problématique : google de fond et twitter de flux :
http://novovision.fr/?Web-de-flux-contre-web-de-fond
Salut,
Luc
Merci, Luc, il était passé sous le radar. Je vais le lire!
Mais oui, on ne t’en passe pas, côté web de flux…
Très intéressant. Dans un autre genre, mais finalement ça se recoupe : je crois que Google a trouvé une parade, en sortant justement du temps réel pour peaufiner son modèle wiki, avec SideWiki. Je laisse la parole à Olivier Ertzschied avec cet excellent billet :
« En l’occurrence, grâce à SideWiki, grâce à la possibilité offerte à « tout le monde » de commenter « n’importe quoi », le web change de nature « sémiotique ». Plus précisément nous sommes conviés à assister à un nouvel effondrement sémiotique : l’espace des signifiants directement liés à une énonciation affirmée ou revendiquée comme telle […], cet espace des signifiants se densifie, se déplace, change de nature. »
Tout cela est bien joli. Et derrière, Google va se retrouver avec une mine d’or pour valoriser ses liens grâce aux commentaires (qualitatif, quantitatif). Peut-être mieux que Twitter d’ailleurs, quand même relativement confidentiel par rapport aux barres Google 😉
http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2009/10/indexed-man-indexed-world.html
La guerre de la valeur des liens ne se jouera peut-être pas sur le temps réel (le flux) mais plutôt sur le fond (le back-office, le web invisible)… ou les deux ! 🙂
Twitter est un réseau social, et ne sera jamais je pense un sous traitant de moteur.
e.s.c, pourquoi penses-tu ça?