« Longtemps, j’ai su énormément de choses sur la vie de Matthew parce que j’ai partagé ses réflexions journalières grâce aux messages qu’il m’envoyait et qui étaient pourtant souvent bien courts. (…) lorsque nous nous rencontrâmes pour la première fois, nous ne fûmes étonnés de rien, puisque nous étions, il nous semblait, depuis toujours, des compagnons » (source: Catherine Mavrikakis)
Catherine Mavrikakis, sur son blogue, titre ainsi un billet émouvant sur la disparition de son ami Matthew Hilton-Watson: « il n’y a pas de blackberry au paradis« . Catherine illustre bien ces relations tissées par l’usage de ces nouveaux outils, « véritables prothèses à nos corps« , agrémentés de ces petits messages courts, via le Blackberry, ou tout autre outil…
La correspondance, l’échange épistolaire, prend une forme inusitée…
Pourtant, il y a toujours cette impression que des outils comme Twitter, emblème de la conversation « moderne » réduite à quelques borborygmes de140 caractères, tiens du simulacre de relations humaines plus qu’à leur entretien. Le clavardage, le texto, les « gazouillis », ne seraient qu’une dégénérescence… (PS: voir aussi la vidéo humoristique Twouble with Twitters)
Évolution de la communication
Le New York Time reproduisait en fin de semaine une caricature de Mike Keefe « The evolution of communication » qui montrait la décadence de l’homme depuis l’invention de l’écriture jusqu’au sommet de la communication de masse puis sa déchéance avec Twitter qu’un jeune sauvage nous annonce comme une victoire sur le passé : « 140 caractères, qu’y a-t-il de plus à dire? »
Il n’y a que l’élite qui s’offusque de la désacralisation de l’écriture. Que l’écrit puisse aujourd’hui servir autrement qu’à pondre des oeuvres littéraires ne doit pas provoquer l’ire : le texte que nous offre Catherine vient directement de cette amitié à coup de courtes lignes. Ce sont des humains qui communiquent après tout…
« Matt avait le génie du quotidien : il savait vivre le présent en lui donnant une ampleur et un écho que la narration rapide, concise des petits faits et gestes exacerbait. Sur son blackberry, Matt égrenait pour les autres les « détails » dans lesquels gît le divin, souvent taquin, du moment. La vie s’implantait ainsi en nous.«
Je présume sincèrement que ces outils nous permettent en fait d’échanger des stratégies de vie. Il n’y a pas de manuel d’instruction, ici bas. On doit pouvoir être capable de s’aider à passer à travers. Même si c’est 140 caractères à la fois…
Magnifique ce texte. Merci Martin. Merci à Catherine Mavrikakis aussi.
Et toutes nos meilleures pensées à ceux et celles qui ne reçoivent plus les courts messages-battements-de-coeur de Matthew. Bon courage.
Amen !
Ouf ca tient dans moins de 140 caracteres. 😆
Je ne sais pas si l’outil informatique entraine une dégénerescence. Pour la mémoire parfois selon l’usage qu’on en fait et notre mode de vie. Nous ne naissons pas tous avec les memes ressources qu’elles soient financieres, physiques, intellectuelles ou emotionnelles. Nous naissons soit disant égaux en droit.
La dégénerescence, je la percois davantage avec les comedies US de plus en plus débiles, vulgaires et violentes. A moins que c’est moins qui murit trop vite ou n’est pas assez sélectif. Les 3 sans doute.
Paul
Blog intéressant 🙂