« Les prénumériques regardent l’heure sur une montre, ils trouvent leur chemin sur une carte pliée en accordéon, […ils] écoutent la météo sur leur poste de radio, regardent les infos routières à la télévision. Pour préparer leurs vacances, ils vont dans une agence de voyages et ils prennent les dépliants avec les horaires de trains. Au retour, ils font développer leurs photos et en font des doubles pour leurs proches.« (source)
Vous regardiez les photos, en noir et blanc, de vos (grands) parents, toutes écornées, dans la boîte à soulier, émerveillé comme Howard Carter découvrant le tombeau de Toutânkhamon, d’avoir une vue sur « l’ancien monde ».
Aujourd’hui il s’agit de se faire décrire comment nous vivions dans le pré-numérique pour retrouver ce frisson du temps disparu. Mais est-il vraiment disparu?
Jacques-François Marchandise, directeur de développement de la FING, a fait un bon billet jeudi sur « les prénumériques » pour nous dire que les temps ont changé, mais aussi que tout n’est pas changé.
« Nous retenons mieux ce que nous lisons sur le papier qu’à l’écran, et nous avons un peu peur de la disparition du livre, que nous trouvons fonctionnel et portatif, et que nous aimons bien, parce qu’il a son histoire et qu’il est dans la nôtre.«
Point d’orgue
Je crois que son billet vient clore un cycle de discussion sur les « digitals native / digital immigrants » que j’ai commencé la semaine dernière [Pour en finir avec les natifs versus les immigrants digitaux et Épidémie blogueuse] :
« On est toujours le prénumérique de quelqu’un. […] Comprendre ce qui change, c’est aussi comprendre ce qui précède ». Il dit croire que « nous sommes donc durablement prénumériques; quant aux digital natives, ils naissent ou sont nés dans un monde où le numérique existe, mais où le prénumérique préexiste, et il n’y a pas lieu de s’en inquiéter, mais d’y prêter toute l’attention nécessaire. »
En commentaires sur InternetActu
Philippe Cazeneuve ajoute : « Nous avons beau travailler dans des environnements numériques, la construction de nos connaissances et la capitalisation de nos expériences, la façon dont nous mémorisons les informations que nous échangeons et produisons relèvent toujours me semble-t-il de logiques qui ne sont pas d’ordre binaire. »
Erwan, ajoute : »Je fais partie de ceux qui pensent qu’il faut avant tout de la curiosité pour la chose numérique, ainsi qu’un peu de patience. À l’époque où nous nous trouvons, ces (pré)dispositions comptent bien plus que l’âge, et ça risque de durer encore un moment… »
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Autres liens
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