Publish2 se veut comme un del.icio.us du journalisme institutionnel. Voilà le premier outil web 2.0 pour journaliste. Il permet d’offrir des liens externes commentés. Serait-ce qu’ils vont enfin participer à l’économie de l’hyperlien?
Internet se transforme rapidement et force la pratique du journalisme à se redéfinir: si toute personne possède un « pouvoir de la presse » (journalisme citoyen), il existe une éthique et une norme journalistique qui les distincte des « communicateurs ».
Mais les journalistes ont été très avares de liens vers leurs sources. Les plus grands pillards de blogues ont fini par écrire « selon la blogosphère » ou parfois cite le nom du blogue. Mais l’hyperlien, sûrement pour des raisons techniques, est presque toujours absent.
Publish2 ( « a platform for link journalism ») leur permet de créer une communauté quasi fermée (gratuit pour les journalistes seulement) pour publier simplement leurs liens sur leur site web.
Dans une ère de surabondance de contenu, le journal essaie de conserver une partie de ce à quoi il excelle: pointer vers ce qui est bon à noter.
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A propos de lien justement, publish2 a fait une sorte d’OPA sur Delicious.com 😉
Sinon je suis intéressé par les moteurs de recherche et classement de bookmark qui se basent non pas sur la popularité mais la qualité du contenu. Ce qui se révèle assez souvent incompatible.
Paul, si je comprends bien, Delicious est un percolateur de « bons contenus » mais a posteriori (quand plusieurs personnes ont sélectionné le même lien, comme pour digg, alors que Publish2 est a priori, l’auteur a déjà une autorité.
il y a une erreur de lien sur delicious.
Oui on peut dire que delicious est une sorte de percolateur de contenus populaire. Ce qui est nécessairement a postériori. Un auteur peut avoir une autorité sur le net et indiquer des contenus médiocres pour les critiquer ou indiquer la variété d’opinions sur un thème donné.
Avec la crise financière, j’ai eu du mal à trouver ces articles et sites pertinents de préférence francophones. Avec le flot d’information, les moteurs de recherche semblent noyés et indiquent les sites les plus populaires. Les perles que j’ai trouvé sont très difficilement détectable avec ces moteurs. Par blog spécialisé en économie, j’ai fini par trouver +/- de proche en proche.
Intéressant comme découverte ça.
Ceci dit, il est vrai que la pertinence du contenu devrait toujours primer sur sa popularité.
Le concept de cette plateforme se rapproche-t-elle de Eureka avec son modèle payant selon toi Martin?
Je comprends le besoin derrière l’outil, mais selon moi il est faux, créer un espace « spécial » pour les journalistes ne va que les isoler encore plus, ce qui est l’inverse de ce qu’ils devraient chercher à faire.
Je suis du même avis que Dave Winer (1) (dans ce cas précis). Les journalistes auraient intérêt à se mêler plus aux experts des autres domaines, pas moins, surtout qu’il y a de moins en moins de journalistes spécialisés (malheureusement). Une grande partie de l’influence vient du réseau et un réseau ouvert à plus de valeur qu’un réseau fermé.
Je reprendrais la thèse de Sébastien Paquet sur le partage de connaisances entre les différentes expertises (2) pour appuyer mon point de vue…
1. http://www.scripting.com/stories/2008/10/23/newBusinessModelsForNews.html
2. http://radio.weblogs.com/0110772/2003/05/17.html#a969
Je n’ai guère été surpris de découvir qu’un des membres du conseil d’administration de publish2 est Jeff Jarvis, sans doute le plus brillant analyste du journalisme sur le Web. Plusieurs de ses articles indispensables sur l' »économie du lien » (link economy):
http://www.buzzmachine.com/2008/06/18/the-link-economy-v-the-content-economy/
http://www.buzzmachine.com/2008/07/28/the-imperatives-of-the-link-economy/
http://www.buzzmachine.com/2008/06/02/the-ethic-of-the-link-layer-on-news/