On peut comprendre l’amertume de M. Cartier, mais il est regrettable qu’il ait fermé le site ConstellationW. Car c’est une erreur.
Il aurait souhaité, selon son courriel, offrir un héritage aux générations futures. Et avec tous le respect qu’on lui doit, nous pouvons croire qu’il l’a déjà fait avec une carrière plus que remplie et même si ConstellationW n’était pas à la hauteur de ses attentes, il était un jalon, à sa façon, sur le chemin de la connaissance.
Mais en le retirant, il rend caduque à la fois son projet et son héritage et confirme doublement qu’il tire sa déception d’être confronté à une façon de faire dans le monde numérique qui le dépasse.
Retirer les archives (ce qu’il avait fait déjà pour la première mouture de ConstallationW) indique une incompréhension patente des modalités de transfert et de filtrage de l’information sur Internet. Confirmé en cela, dès le départ, par l’absence de fils web, de commentaires et autres piliers d’une bonne architecture de participation (qui soit dit en passant n’est pas facile à mettre en place)
Qu’il en ait tiré une frustration administrée par des statistiques anémiques n’est pas une surprise. Mais la faute repose sur une incapacité technique ou culturelle de s’adapter. Je préfère le penser à la façon d’Hervé Fisher.
« Le web n’est pas aussi intégrateur, que l’aurait sans doute voulu le projet de Michel Cartier, qui souhaitait nous réunir sur un même terrain de jeu, mais il n’en demeure pas moins que nous sommes tous de plus en plus connectés au web. L’internet est un véritable cordon ombilical numérique qui s’ajoute stratégiquement aux autres médias et aux livres pour nourrir nos réflexions. Mais il n’est pas requis de fédérer la pensée pour la faire avancer. » (source L’Observatoire International du Numérique)
Il y a effectivement une énorme différence de vouloir fédérer et faire l’agrégation.
Cela dit, je répète que je crois pas du tout que ConstellationW était un insuccès, au contraire. Mais il faut croire que ce geste vient de créer une prophétie autorévélatrice… Triste sortie.
Je suis d’accord avec toi. En plus, il semble que le site ne soit même pas resté assez longtemps en vie pour laisser sa trace dans la Wayback Machine. On parlait de «Web shématique» et nous voici devant un tableau noir qui soudain, a été effacé. Il faudrait expliquer à Michel la loi de la longue traîne.