Je dois souvent expliquer pourquoi les gens utilisent des outils de réseaux sociaux, ou blogging, ou de communication asynchrone. « Moi je préfère le face à face, je ne comprends pas que l’on veuille rester enfermer devant son écran » disent-ils.
Isolé avec 1 milliard de personnes
L’usage de Twitter, de Facebook, du SMS et des blogues les laisse perplexes. « Je préfère me lever et aller les voir », rajoutent-ils. Bien! faites-le, alors.
Je ne crois pas que l’on utilise ces outils pour s’isoler devant l’écran, mais bien parce qu’on est isolé devant l’écran (généralement pour le boulot) qu’on utilise ces outils.
C’est une manière de rester en contact avec plus de gens que l’on pourrait effectivement le faire. On reste en contact visuel avec ceux que l’on aime, mais ce cercle peut être parfois plus grand que ce qui est possible de soutenir. Ces outils permettent de rester en contact, et de les suivre dans leur cheminement personnel, « intime et ambiant « .
L’intimité ambiante
“L’intimité ambiante évoque la capacité de rester en contact avec des gens à un niveau de régularité et d’intimité auquel vous n’auriez pas eu accès habituellement, parce que le temps et l’espace conspirent à rendre cela impossible.«
« Ce qui me semble clair, c’est que, pour beaucoup de gens, l’intimité ambiante ajoute de la valeur à leur vie et à leurs relations avec les autres » (source Leisa Reichelt, via Internet Actu
Déplacement du lieu de l’intimité
Je remarque que pour beaucoup de gens de ma communauté de blogueur, un certain usage intime de l’outil blogue s’est déplacé vers ces outils d’hyperconnectivité social. Sur Facebook ou Twitter je retrouve un niveau de conversation « intime » qui était blogué auparavant et qui maintenant est « micro-blogué » sur ces outils.
L’explication que je me donne est que le blogue est devenu un outil de diffusion publique externe et que Twitter est un outil de diffusion intime (Facebook est quelque part entre les deux). Évidemment, la distinction est rhétorique : tout ce qui est sur Internet est en quelque sorte public).
En suivant le fil de twitter de certaines firmes, je suis carrément à côté de la machine à café à écouter leurs discussions et les potins. Et il n’est pas rare ensuite de les rencontrer et de poursuivre la conversation de vive voix.
Home twit home
Mais avec Twitter, et c’est ce qui explique qu’il survie encore très bien après l’arrivée de Facebook chez les professionnels du domaine, on restreint de facto la portée à un groupe. « On se sent chez soi », comme au début des blogues…
Et vous, qu’en pensez-vous?
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Image de Bernard Pouchin
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Mise à jour 10h30
Pour lire davantage sur le sujet:
Jaffe Juice : PR in less than 140 characters, 8 octobre 2007
Twitter Fact : First state of the Twitosphere in Canada, 18 décembre 2007
Read/Write Web : Tweeterboard: Who Does That Person on Twitter Think They Are? 19 décembre 2007
Read/Write Web : Ten Common Objections to Social Media Adoption and How You Can Respond 7 janvier 2008
Non Martin, tu n’es pas isolé la preuve je te réponds. 😉
L’hyperconnectivité ça me fait penser un peu au cellulaire et ces gens qui ont plusieurs appels pendant que je leur parle en face.
Ca me rappelle aussi une pub pour le cellulaire qui parle de ‘rester en contact avec votre tribu’. 😀
Il y a qq temps j’avais lu un article sur les ‘accros’ de l’Internet et je pense que j’en fait partie.
L’Internet permet aussi de rassembler des spécialistes d’un domaine qui est d’ailleurs une motivation de ses origines.
Dans mon entourage, je n’ai pas tjs facilement accès à un autre spécialiste de mon domaine.
Sinon Internet comprend de l’information publique en clair et de l’information publique cryptée qui est quasi-comparable à une info privée ou confidentielle.
La VOIP ou téléphonie IP est une application « privée » avec les VPN.
Paul, j’aime la piste « privé/public » en « clair/crypté ». Et tel que je la comprends voici ce que ça me fait penser:
D’une certaine manière, en temps réel, une information sur twitter est cryptée, ou pour être plus juste, « privée » dans le sens qu’elle est diffusée de façon à ce que peu de personne la capte (toujours en temps réel).
En d’autres mots, qui va réellement me suivre sur twitter (en temps réel)? un groupe très restreint, et donc quasi privé…
Évidemment, n’étant pas crypté, on peut retrouver les traces, donc l’information peut redevenir public.
Je suis d’accord avec toi et je crois moi aussi que c’est une façon d’accéder à des spécialistes de mon domaine, autrement injoignable…