Lancer sa saison sur le web avant de la lancer à la télé? « Mange ta ville » le magazine d’Artv propose sa quatrième saison en exclusivité sur Internet cet automne.
Paul Cauchon, dans le Devoir de ce matin, rapporte que l’émission Mange ta ville « entreprendra sa quatrième saison exclusivement sur Internet à la mi-octobre« .
On y apprend que dix émissions hebdo seront lancés d’ici janvier, date où les trois derniers seront lancés simultanément à la télé et sur le web. Le reste de la saison télé sera composé de reprise des 10 émissions lancés précédemment sur Internet.
Étonnant?
Pas vraiment. Leur site web fait grand place aux réseaux sociaux. La série est déjà financée. Qu’ont-ils à perdre?
Franchement, c’est une bonne décision. L’émission est bonne, le contenu aussi, mais elle est diffusée sur un canal peu regardé (Artv). Le pari, à ce qu’il me semble, consiste à offrir l’accès au plus grand nombre, et provoquer un bouche à oreille qui entraînera probablement une plus grande cote d’écoute à la télé.
Crainte?
Que ceux qui craignent la dilution de l’auditoire (la télé vit dans l’insécurité permanente de la péremption accélérée de son contenu) ne s’en fassent pas.
Il est plus probable que ceux qui s’efforceront de regarder l’émission sur le web provoquent davantage de bruit autour de l’émission auprès de leur entourage que n’importe quelle publicité dont ils n’ont d’ailleurs sûrement pas le budget.
À la télé, l’auditoire aime le rendez-vous. Sur le web, l’usager butine à son gré. Ce n’est pas le même monde.
En élargissant leur bassin, l’émission peut espérer attirer du monde comme elle n’aurait pas pu le faire autrement. À suivre.
Ceci me rappelle le commentaire de Jenji Kohan, le créateur de la série Weeds, au sujet des épisodes qui étaient apparus sur Internet avant leur diffusion: « I’m excited it’s out there. Showtime is great, but it does have a limited audience. »
marc-André,
on ne peut s’enlever de la tête que la télé a une audience plus petite qu’internet. Les chiffres le prouvent. Mais je crois que l’on compare des pommes et des oranges.
Le « Showtime » possède une audience comme une pièce de théâtre où l’on entre pour avoir une expérience culturelle.
Le web, le « out there », justement, c’est la ville, l’endroit où l’on se promène, où on croise des affiches, des images, des messages. On peut effectivement se diriger dans une rue en particulier pour une « expérience culturelle », mais on ne dit pas alors que toute la ville est l’audience.
Je ne sais pas, mais j’ai l’impression que cette métaphore explique la différence entre les deux…
VOX se lance un peu dans la promo pré-saison sur YouTube. Voyez le channel MiseajourVox.