On apprenait hier que Microsoft fermerait ses projets « Live Search Books » et « Live Search Academic » la semaine prochaine. Signe de changement d’époque.
Les projets offraient un partenariat de numérisation des contenus pour les bibliothèques et les éditeurs. On sait que le nerf de la guerre était, il n’y a pas si longtemps pour les moteurs de recherche, de recueillir le maximum de contenu, quitte à aller le chercher dans les livres, pour créer une masse critique et attirer les internautes.
Numéri$er
La bataille que se livrait Google et Microsoft sur ce terrain relève maintenant d’une autre époque (bataille que Microsoft vient de perdre). Numériser pour les bibliothèques et les éditeurs étaient, avant, inabordable pour eux. Le financement des telles initiatives était nécessaire.
Que Live Search Book disparaisse indique qu’aujourd’hui la numérisation est entre les mains des ayants droit et que le mouvement de numérisation est bel et bien amorcé dans les milieux traditionnels. Peut-être que la numérisation des collections existantes reste à faire, mais les récentes parutions en quantité (et en valeur) plus grande forcent à recentrer les priorités
Aval€r
Bien sûr, Microsoft continue d’offrir l’accès aux livres dans son moteur de recherche, mais plus comme une base de données à part. On les retrouvent dans la base centrales des documents internet. On ne sait pas comment Google Books va réagir encore.
Mais il est à prévoir que les fonctions « recherche » et « découverte » de leurs livre relèveront probablement des éditeurs dans un très proche avenir. Le « rayonnement web » devient une tâche de l’éditeur de livre.
Internet vient d’avaler la sphère du livre. [Ajout du 11 juin: On pourrait y voir aussi un lapsus: Google vient d’avaler la sphère du livre.]
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Lire aussi : modèles économiques pour la gestion des droits numériques chez Martin Robert
et aussi la justesse de l’intuition d’Olivier Ertzscheid sur la marchandisation des catalogues bibliothécaires.
Mise à jour 11 juin: Interrogations à la suite de l’arrêt du programme Live Books de Microsoft d’Alain Pierrot
J’ose faire l’hypothèse que ce n’est pas seulement par dépit que Microsoft change d’attitude à l’égard des éditeurs.
Les rapports de forces sont en train de se construire et Microsoft a possiblement compris qu’elle a intérêt à jouer avec les éditeurs et à tenir compte de leurs intérêts, plutôt que de les affronter.
L’idée de centraliser les données issues de l’édition pour permettre d’y faire des recherches est complètement désuète.
Je parie même sur un changement de stratégie comparable de Google au cours de l’année.
Clément, ta lecture me semble la plus appropriée et je parie comme toi.
C’est effectivement encore un échec stratégique de Microsoft.
Dans cette histoire, c’est encore Google qui gagne à l’effet réseau…