Il y a deux symptômes qui nous disent qu’il y a un changement en cours:
1. Depuis 4 ans, le protocole de communication le plus utilisé sur le web était celui du Peer-to-peer (p2p). C’est maintenant de nouveau le protocole HTTP grâce notamment à Youtube ; 10% des transferts sur Internet proviennent de ce site.
2. AppleTV permet de visionner youtube directement sur votre télé.
N’est-ce pas étrange que la centralisation (youtube) et le téléviseur remontent en force? Verrons-nous la naissance du Desktop Potato 😉
À partir de combien d’heure de télé par jour qualifie t-on quelqu’un de « patate de sofa » ? 3?…4?
Combien d’heure par jour passez-vous sur vos réseaux sociaux et vos blogs par jour ? ;-)…
Cauchemar web 2.0 disais Muriel Ide…
Il y a différentes sortes de patates…
« 43% of Internet users who are members of online communities say that they ‘feel as strongly’ about their virtual community as they do about their real-world communities.”
USC-Annenberg School Center for the Digital Future – 2006.
on peut pas en dire autant des télévores 😉
(citation via Mitch Joel)
« on peut pas en dire autant des télévores » Non? Avez-vous déjà entendu les conversations de bureau le lendemain d’un épisode de Survivor, etc.? Des fois, ça fait peur 😉
Mar-André, bon point.
Les réseaux sociaux sur le web, Facebook en premier, sont des prolongations de l’expérience « collective » de la médiatisation de notre histoire.
« notre » étant, à la télé, une allégorie, car « histoire » est pris au sens fictif.
Sur le web, ce qui change, c’est que, et j’insiste pour que l’on garde Facebook en tête, « notre histoire » est au sens propre.
Vertigineux.
Ce qui soulève la question: lorsque les gens se seront habitués à Facebook, que la nouveauté se sera quelque peu évaporée, vont-ils préférer le sens propre au sens fictif?
Aristote disait de la comédie que c’est drôle parce que ce n’est pas à nous que ça arrive. Même chose pour le drame : ça nous intéresse, ça nous excite parce qu’on en est éloigné (d’où la célèbre malédiction : « Je te souhaite de vivre dans une époque intéressante »). Le confort qu’apporte la fonction cathartique, la distance entre l’auditeur et l’acteur (au sens large) primera-t-il sur celui qu’apporte le réseau social, plus authentique, mais, du coup, frappant plus près?
Marc-André,je suis d’accord sur le principe.
Mais cette absence de médiation est généralement une marque d’inculture (si on accepte que la culture est une construction sophistiquée, donc qui s’acquière avec le temps), nous serions donc revenu à une époque ou, pour prendre un exemple qu’Umberto Eco avait déjà donné, on s’amuserait à payer à boir au saoûlon du village pour qu’il fasse le bouffon.
La distance s’acquière avec la distance, et aujourd’hui on paye pour allez voir des humoristes qui font l’ivrogne jouant au bouffon.
Ce qui est nouveau, c’est sa propre mise en scène, sur un média, du besoin d’attention latent en chacun de nous.
L’Histoire nous dit que la distance reviendra éventuellement. Mais actuellement ce sont les barbares qui sont à Rome 😉
C’est peut-être un autre aspect de cette culture de l’immédiat : pas seulement dans le sens de « tout de suite », mais également de « sans média » (bien qu’on pourrait dire qu’il s’agit non pas d’une absence de médiation, mais d’une autre forme de médiation : d’un côté on choisi ce qu’on montre, comment on le montre, de l’autre on se soumet aux outils et aux modes du moment).
Marc-André, c’est tout à ait en lien avec l’hyper individualisation que l’on vit dans nos sociétés.
Mais je crois qu’il faudra un jour arrêter si on veut se retrouver. je prédis une augmentation du taux de décrochage….