Presque 19 millions de blogs sont recensé sur Technorati.
Le nombre double tous les 5 mois. On peut s’attendre à dépasser le 50 millions au printemps prochain.
La courbe exponentielle suit la même que celle des pages personnelles au début du web. Mais ce qui est vraiment intéressant à observer c’est le volume de billets publiés par sujet d’actualité.
Impliqué / pas impliqué
En regardant les autres thèmes d’actualité, on voit bien que ce ne sont que les sujets d’actualité des États Unis d’Amérique qui tirent la couverture blogosphèrique. À drame humain / catastrophe écologique similaire, Katrina recolte plus que son lot de commentaires.
On ne peut que constater :
la blogosphère est encore déformée majoritairement par les américains; les blogueurs ne commentent que l’actualité qu’ils vivent: si on n’est que spectateur lointain, on observe; si on est un spectateur impliqué, on commente.
Ce qui permet de confirmer que, grosso modo, la blogosphère est une véritable caisse de résonnance de l’opinion publique, une alternative au sondage d’opinion.
Commenter sa sphère
La blogosphère est donc la place publique de la masse commentant ce qu’elle vit (et non commentant l’actualité, ce qui est différent).
En ce sens, la blogosphère ne montre aucune différence avec les mass-média qui propose déjà le local davantage que le lointain, phènomène communicationnel bien connu.
Avec la montée des blogs chinois, si technorati continue de les classer dans le même graphique, ils finiront à court terme par modifier systématiquement les statistiques de volume de billets publiés.
Soit que nous allons voir avec surprise des « peeks » de billets sur des sujets chinois complètement locaux (corruption à Pékin, élection à Shanghai, match sportif à Taipei), soit Technorati va séparer les données par région.
La blogosphère est bien le reflet d’une société de chroniqueurs commentant ce qu’elle vit, pense, et a à dire. Elle a un focus principalement tournée sur elle-même, vers le local (ou plus précisément vers le régional ou, mieux, le continental pour ne pas parler de blocs).
Elle commente le lointain que de façon marginale, ou du moins une frange minoritaire seulement s’y intéresse.
ZEROSECONDE.COM (cc) 2004-2012 Martin Lessard
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Un petit bijou cette analyse, Martin! Wow!
Stéphane Allaire (Ytsejamer)
je crois que le seul point a retenir de cette article, c’est que les medias parle local, de ce qui touche son lectorat. Je suis donc d’accord de dire que les blogs font comme les medias traditionnelles. Je ne vois rien d’autre de nouveau dans cette article. Blog et medias , le meme combat? Ou est donc la spécificité de blog alors? Je place une grille analytique sur la blogosphere et je retrouve la meme resultante que si on l’applique aux medias de masses. -zod-
Zod, le point important à retenir, c’est que la logique des mass-médias en est une d’OFFRE.
Les médias proposent un éventail, le public n’est pas (vraiment) consulté. Le public est créé par l’offre, par les médias.
Dans la blogosphère, il n’y a pas d’instance qui dicte ce que doit être écrit. C’est une logique de DEMANDE. S’il y a une demande pour un certain type de blogs, ces blogs en question vont avoir un lectorat et survivre.
Ce qui est frappant, et c’est mon point, c’est que l’on pensait que les mass-médias créait une offre axé sur le local parce que tel est leur vision de leur public.
Mais ce public, dès qu’il a la chance d’exprimer ce qu’il veut, il demande du local.
Donc il faut revoir la théorie des mass-médias : c’est un trait humain et non une construction des médias.
Et puis, Zod, j’apporte tout de même que les bloggeurs ne parlent pas de l’actualité, mais bien de ce qu’ils vivent. Le tsunami fait partie de l’actualité. Mais Katrina aussi ET de leur vie…
Dans un des pays scandinaves, les journaux font appel au public pour alimenter leur pages. Un numéro de téléphone est à leur disposition pour envoyer des SMS et des photos.
C’est pour ça que les premières photos nous étaient parvenus de ce pays en premier : les victimes en Indonésie qui provenaient des ce pays possèdaientt ce numéro en mémoire. Le drame a été vécu comme un drame « local » et non pas un fait d’actualité…
Bonjour,
je me suis permis de prendre de longs extraits de votre article sur mon blog
J’espere que cela ne vous posera pas probleme.
Cordialement,