Michel Dumais nous faisait remarquer il y a 3 jours qu’il existe des utilisations douteuses de Google Map. Depuis quelque billets j’applaudis les initiatives réseaux de (ré)utilisation de Google Map pour aller plus loin, tout en tapant le clou sur madeinmtl pour sa frilosité.
L’exemple de Michel donnerait raison aux ‘Control Freak’ derrière le projet touristique de Made in Montreal : si on laisse les gens faire tout ce qu’ils veulent, ils vont faire n’importe quoi.
Michel a découvert un site de la Floride (évidemment) qui utilise Google Map pour pointer du doigt des délinquants sexuels de l’État… « Et demain, ce sera quoi? » dit-il…
Nous faisons face à un comportement d’ostracisation sociale assez malsaine : utiliser Google Map pour pointer du doigt des personnes, de tagger virtuellement leur chômière, de jouer à la chasse aux sorcières numériques, de faire du Maccarthisme digital, de préparer des nuits de crystal électronique aux conséquences bien réelles…
Réfléchissons. Il est clair que l’ouverture de Google Map n’est pas en cause; il donne technologiquement des outils à ceux qui veulent pointer du doigt. C’est tout. Nous parlons ici d’un comportement sociale qui pré-existe à la technologie. Internet, depuis qu’il est passé dans le grand public, ne fait qu’être une révélateur de ce que la société, jusqu’à ses moindres pustules, est: tout le bien et le mal que nous, humains pouvons faire…
L’affichage sur Google Map n’est que l’équivalent cartographique d’une liste, car le projet controversé ne fait que recouper une base de données existantes sur les délinquants sexuelles avec celle des cartes routières de Google. La liste existait avant et sa disponibilité ne causait aucun problème. Mais mise ainsi en image, symboliquement, on passe de l’action de ‘nommer’ à l’action de ‘pointer du doigt’ quelqu’un.
La société, grâce à Internet, voit formellement maintenant un comportement qui était latent, caché, hypocrite. Par exemple, Dieu merci, après des années de farces racistes ou sexistes, on a fini par épingler ceux qui propageaient ces sornettes. Ici, nous aurons à passer par une zone de turbulence morale o’u nous devront trouver collectivement une façon de répondre à ce qui se fait – ou qui est rendu possible- sur Internet. Nous devrons rééquilibrer collectivement notre éthique pour exclure (ou inclure) ces comportments, de les bannir (ou les accepter) afin de retrouver une entente sociale acceptable pour la majorité.
Je déplore cette utilisation de Google Map, mais je dois admettre que c’est une utilisation découlant de l’ouverture technologqiue que je prône pourtant pour les sites web. C’est à un niveau social qu’il faut régler s’il y a abus ou non. Internet n’est pas mis à l’index parce qu’on y trouve de littérature haineuse ou de la pornographie infantile. Après ces horribles découvertes, formellement, au moins, maintenant on peut porter des accusations. C’est déjà ça de bien.
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Une version plus engraissante d’utiliser Google Maps 😉
Ah! mais Éric, ton genre de pointage de doigt, c’est en s’en lècher les doigts 😉