En devenant demandeur de connaissance, en apprennant à devenir autonome et avec la montée de l’Internet comme fabuleux réservoir de savoir, une question émerge.
Comment définir la crédibilité d’un site web, d’une page web ou d’un blog?
On sait qu’il s’agit d’une qualité que l’on attibue à un contenu et cette qualité est puisée à partir de multiples détails. Mais, essentiellement, deux caractéristiques pèsent davantage dans la perception de crédibilité : paraître digne de confiance et sembler être expert dans son domaine.
Pour paraître digne de confiance, il faut démontrer de saines intentions, être véridique et impartial. C’est une dimension morale de ce qui ce semble bien.
Pour paraître expert, il faut être bien informé, expérimenté et compétent. C’est la perception de la connaissance et des compétences qui est observé ici.
Je précise « paraître », pour l’instant, parce que je ne sais pas si on peut « savoir » ou même « qualifier » une information sur le web comme digne de confiance et experte (la falsification est toujours possible).
Trois situations permettent de favoriser positivement la perception de crédibilité d’une information en ligne.
- Dans une situation où l’utilisateur possède un grand besoin de trouver une information.
- Dans une situation où l’utilisateur n’a pas trouvé l’information autrement.
- Dans un domaine où l’utilisateur n’est particulièrement à l’aise.
(voir http://captology.stanford.edu/pdf/p80-fogg.pdf )
Renversons la question :
quand l’internaute se fait-il berner par une information sur Internet?
Quand il est dans une situation de demandeur de connaissance, qu’il n’a pas trouvé (ou ne veut pas demander) son information auprès de son entourage, qu’il ne connaît pas le domaine dont il cherche des informations et qu’il n’est pas familier avec les outils.
Il me semble intéressant de se poser cette question ainsi car on pourrait penser qu’il s’agit de logique quand on cherche une autorité cognitive sur le web. Mais j’émets un doute. Vu la montée de Google comme « source d’information » (on le voit notamment pour les questions entourant la santé), on fait actuellement appel davantage à son intuition.
Cela ne veut pas dire que l’on se fait systématiquement berner sur Internet, mais il est est clair que l’on se trouve en position précaire quand on cherche à apprendre, par soi-même, sur le web. La question à se poser : quelles sont les façons de minimiser le risque?
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Je trouve très habile la conclusion « en inversion de la question ».
Mais je pense qu’on devrait poursuivre la réflexion dans cette perspective. Je pense que cette idée peut nous faire progresser beaucoup plus que tu ne le fais dans ce trop court texte.
Merci.
Clément Laberge
http:/carnets.ixmedia.com/remolino
Dans une étude dont j’oublie le nom, 50 % des jeunes choisissent la validité de l’information d’un site Web sur le « style » de celui-ci!!
Je me réfère au site Web d’Éducation-médias et j’essai d’amener mes élèves à se poser 6 questions afin de valider leurs informations:
Qui est la source?
Quelles informations obtenons-nous?
Comment l’information est-elle présentée?
Quand le site a-t-il été créé?
Où sommes-nous (url)?
Est-ce que je peux trouver l’information plus rapidement ailleurs que dans Internet?
Tiens c’est intéressant : le même débat fair rage sur les blogs français –avec des journalistes qui, visiblement, sont destabilisés par l’importance que les lecteurs accordent aux blogs plutot qu’aux journaux !
L’autre enjeu est évidement ce qui relève de l’opinion et ce qui relève de la vérité :le « relativisme » fait un retour en force, grâce à cet outil de « rumeur » que peut être le blog…
ps : un point technique : j’ai essayé DOUZE FOIS de m’inscrire, mais DOUZE FOIS blogger a refusé un nom différent! je sais que vous n’y etes pour rien, mais c’est juste pour signaler la limite ! si mon marchand de journaux me refuse DEUX fois le journal que je veux, je vais ailleurs !
(non : je lui fous un pain !)
🙂
Blogger refuse de vous inscrire? Quel horreur! Il y a des baffes qui se perdent, oui. J’y suis vraiment pour rien…
Ca expliquerait pourquoi il y a plusieurs personnes qui s’inscrivent comme anonyme mais signent dans leur commentaire (comme le fait Clément).
Benoit, je ne suis pas sûr qu’il faille baptiser le blog ‘outil à rumeur’. Un blog, c’est comme un microphone : on peut dire n’importe quoi (répandre une rumeur) mais on peut aussi relater des faits vérifiés et crédibles (un reportage). C’est l’usage qu’on en fait…
Ceci dit, le fait que ce soit un outil d’auto-publication, donc pas de filtres externe (pairs, comité, institution), on peut être tenté de se croire à l’abris de vérifier les faits avant de les propager…Les journalistes n’ont pas ce loisir.
Martin écrit « je ne suis pas sûr qu’il faille baptiser le blog ‘outil à rumeur' ». A mon avis, c’est à la fois un « outil à rumeur » MAIS aussi un outil de validation. A partir du moment où on est lié à d’autres blog, c’est le réseau qui va avoir une forme de validation. Je connais untel car il est dans mes liens, je suis expert du même domaine que lui, ce qu’il dit est donc tres probablement intéressant (et non pas forcément vrai).
D’autre part, la validation se fait par « Il semble digne de confance OU il semble expert ». Très juste, mais à mon avis on élimine le « Il semble » si on pose la question, « quelles sont ses intentions ? »